Les huiles essentielles

« Dans la Nature, rien n'est à la fois aussi dense et aussi subtil que les huiles essentielles »

Dominique Baudoux 

Un peu d'histoire

Utilisées à des fins diverses depuis des millénaires, les plantes aromatiques ont toujours été tenues en haute estime par les thérapeutes du monde entier. On pourrait parler des Egyptiens (vins anesthésiant, embaumement), des Perses (concept d'huile essentielle), des Hébreux (élévation de l'âme, infections), des Grecs (bains, lutte contre la peste), des Romains (massage aromatiques avec musique, bains et vins), des Arabes (modernisation distillation)... 

1. La première époque, correspond à l'utilisation des plantes aromatiques telles quelles ou sous forme d'infusions ou de décoctions.

Il y a 40.000 ans, les peuplades aborigènes implantées sur le continent australien ont dû apprendre à s'adapter aux très dures conditions de vie. Ainsi, ils utilisaient couramment les feuilles de Melaleuca alternifolia (le tea tree), dont l'huile essentielle est d'une importance majeure à ce jour.

l'Inde, la Chine et le Bassin méditerranéen (sans oublier l'Egypte), sont les 3 grands berceaux géographiques de la civilisation aromathéque.

Ils nous ont légué des procédés et des connaissances dont la validité est toujours actuelle. 

2. La seconde période historique est celle où les plantes aromatiques étaient brûlées ou mises à infuser ou à macérer dans une huile végétale.

En Inde traditionnelle, les parfums étaient largement employés en médecine et les Rishis en recommandaient l'usage dans les sacrifices religieux, mais aussi pour traiter le corps et l'esprit. L'Inde est le pays d'origine du basilic, où il était sacré.

3. Durant la troisième époque, la recherche de l'extraction de cette substance odorante se manifeste. 

C'est la naissance du concept d'huile essentielle qui aboutit à la création et au développement de la distillation. On la doit à Ibn Sina (980 - 1037), dit Avicenne, médecin, savant et homme politique (Perse).

4. Enfin, la période moderne, dans laquelle la connaissance des composants des huiles essentielles intervient et explique les activités physiques, chimiques, biochimiques, thérapeutiques et enfin électroniques, a donné à l'aromathérapie un statut plus scientifique.

La France occupe de très loin la première place dans l'histoire moderne de l'aromathérapie.

Le terme « aromathérapie » lui-même fut forgé en 1928 par R.M. Gattefossé (chercheur lyonnais). Une anecdote célèbre raconte qu'il se brûla gravement la main lors d'une explosion dans son laboratoire et qu'en la plongeant sur le champ dans un vase rempli d'huile essentielle de lavande, une guérison ultra-rapide, sans infection ni trace cicatricielle, s'ensuivit. Il fut le premier à montrer les relations structure/activités des composants aromatiques et à codifier les grandes propriétés des arômes naturels.

Des définitions

Une huile essentielle est l'âme de la plante aromatique. C'est l'essence volatile extraite de plantes aromatiques par la distillation à la vapeur d'eau. Il s'agit d'une substance complexe qui contient des molécules aromatiques dont l'action bénéfique sur la santé est étudiée et mise en pratique par l'aromathérapie. Complexe, signifie qu'il y a une synergie de molécules aromatiques.

"Les huiles essentielles ne sont pas des corps simples, mais bien des assemblages de molécules diverses ayant toutes leurs propriétés particulières".

Par exemple, la lavande vraie, en latin Lavandula Augustifolia, a plus de 1500 composants chimiques, d'où une grande polyvalence thérapeutique; calmante, relaxante, anti-infectieuse, cicatrisante... 

L'aromathérapie est l'utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. C'est une "biochimio-thérapie" naturelle sophistiquée qui repose sur la relation existant entre les composants chimiques des huiles essentielles et les activités thérapeutiques qui en découlent.
Elle recourt à une méthodologie rigoureuse qui s'inspire de données scientifiques solides confirmées tant par la clinique que par le laboratoire. C'est une thérapeutique naturelle de qualité supérieure, d'une prodigieuse efficacité et qui complète très bien toutes les autres approches alternatives ou allopathiques. 

Un peu de botanique

L'essence de la plante se retrouvent dans tous les organes (racines, bois, feuilles, fruits, graines...), en quantité plus ou moins importantes. Donc pour chaque plante, on s'intéressera à l'organe qui en est le plus riche pour la distillation. Certaines plantes possèdent également des composés biochimiques très différents d'un organe à l'autre et donc des propriétés différentes. 

Par exemple; l'oranger bigarade ou oranger amer (citrus aurantium ssp aurantium) 

—Fleurs: HE de Neroli (neurotonique) 

—Feuille HE de petit grain bigaradier (antispasmodique) 

—Zestes: Essence de zeste d'oranger amer (calmant)  

Comme avec le vin, en fonction des années, la nature est inconstante. La composition biochimique et la quantité synthétisée d'essence peut donc variée. Nous pouvons donc parler pour certaines de crus millésimés. 

Parmi les 800.000 espèces végétales, seuls 10% du règne végétal est capable de synthétiser une essence aromatique. 

Parfois les rendements en huiles essentielles sont faibles, ce qui nécessite une récolte importante pour peu de produit et donc des prix élevés des HE produites. 

Par exemple; pour obtenir 1L d'HE correspondante, il faut: 

 —4000 kg de pétales de rose de Damas = 1 hectare de culture et en plus elle doit être cueillie avant 10h pour éviter l'oxydation 

—150 kg de sommités fleurie de lavande vraie 

—50 kg de lavandin 

 —7 kg de clou de girofle  

Le chémotype (CT)

C'est la race chimique définie. 

Elle permet de définir la(les) molécule(s) biochimiquement active(s) sur un certain nombre de pathologies cliniquement étudiées. 

Pour un même genre et espèce, le CT peut différer en fonction de leur lieu de récolte, d'origine. Ces 2 plantes vont donc avoir des activités thérapeutiques différentes et aussi des toxicités variables. 

—Thymus vulgaris CT Linalol ;antibactérien, fongique et antiviral, est celui que l'on choisira pour les enfants. Il est doux et sans aucune toxicité.

 —Thymus vulgaris CT Thujanol ; anti infectieux, action stimulante sur les cellules hépatiques. Utilisation dès le plus jeune âge. 

—Thymus vulgaris CT Thymol; antibactérienne, dermo caustique, hépatotoxique à dose élevées et prolongées . 

—Par simplification, le nom latin ou français peut être suivi du chémotype entre parenthèses: Thymus vulgaris (thujanol) 

Procédés d'extraction

L'expression à froid: la plus simple et la plus limitée car ne concernent que les citrus (famille Rutacées) ; citron, bergamote, mandarine, pamplemousse, orange douce, bigaradier... éclatement des poches à essence contenue dans le zeste des fruits frais. On parle d'essence car il n'y a pas de modification de sa structure biochimique.

La distillation à la vapeur d'eau: l'efficacité d'une HE dépend en grande partie de la manière dont la quintessence aura était extraite. Donc tout est important; les matériaux, la qualité de l'eau...

Qualités pour une condition irréprochable

 1. Plante sauvage ou saine (culture biologique ou AB) et chémotypée 

2. 100 % intégrale; dépend de la qualité du matériau de l'alambic (cuivre ou inox), de la qualité de l'eau (idéalement de source), de la pression (< 0,05 bar) et de la durée de la distillation 

3. 100% naturelle (sans molécule de synthèse chimique) et 100% pure, c'est-à-dire sans autres HE proches (par ex: HE de lavandin dans de l'HE de lavande vraie)

Pour guider votre achat, doit figurer sur la bouteille: le nom commun (en français),le genre, l'espèce certifiée (en latin), le chémotype et la partie distillée de la plante, le label bio ou AB si c'est le cas, la provenance, le numéro de lot (correspond au contrôle de qualité et permet d'obtenir l'information chromatographique correspondante, si besoin), la date de distillation, d'expiration, la quantité en ml.

Les précautions d'emploie

Ne jamais injecter par voie IV, IM ou SC 

Se laver les mains après application cutanée

A éviter pendant les 3 premiers mois de grossesse (sauf prescription médecin aromathérapeute). 

L'HE de menthe poivrée est interdite chez la femme enceinte ou allaitante et le nourrissons de moins de 30 mois. Eviter l'application sur une surface étendue ou de façon très diluée (effet glaçon)

Ne pas laisser les HE à la portée des enfants 

Faire un test préalable chez les personnes allergiques 

Application toujours diluée (2 à 5% et maximum 10%) sur les muqueuses et le conduit auditif. Interdit dans les yeux. Si cela arrive rinçage pendant 5 mn sous l'eau claire et huile végétale sur un coton pour adoucir. 

Interdiction de faire des aérosols d'HE chez des patients allergiques et asthmatiques et sans contrôle médicale. 

Interdiction d'administration des HE par voie orale pour les enfants de moins de 3 ans.

En cas d'absorption ou d'instillation accidentelle et vu la puissance des HE, la sorte d'HE, la dose ingérée, une toxicité élevée, voire un coma, puis la mort sont toujours possibles: 

Ne jamais boire d'eau (huile non mixible dans l'eau) 

À dose élevée, la gastralgie est améliorée par la prise d'huile végétale (HV); 50ml maximum (3 C à S) 

Au-delà d'1 gr, 

—absorber 50 ml d'huile végétale (3 C à S) 

—2 à 4 cp de charbon de bois (diffère la résorption dans le temps = adsorption) 

— contacter un centre anti poison pour des renseignements complémentaires 

—Si signes digestifs (nausées, vomissements ) ou nerveux (trouble de la parole, de l'équilibre, vertiges, incohérence); lavage d'estomac dans le centre hospitalier le plus proche. 

La voie la moins toxique est toujours la voie cutanée et la plus toxique est la voie orale

Conservation

Entre 5 et 35°C

Dans un flacon en verre coloré ou en aluminium

En fermant bien le bouchon étanche pour éviter l'évaporation

Peuvent se conserver pendant au moins 5 ans, sauf pour les essences de citrus qui se conservent un peu moins bien, environ 3 ans.

Modes d'action 

Directe: 

—Effet cytotoxique sur les micro organismes des agents pathogènes; effets bactériostatique, bactéricide et bactériolytique

—Effet sur une fonction physiologique particulière par phénomène de bioréactivité; proche de certains assemblages d'atomes participant au fonctionnement du corps humain 

 —Effet sur un métabolisme; action sur des récepteurs nerveux et des neurotransmetteurs par une action para ou sympathomimétique.

• Système parasympathique ou vagal = acéthylcoline = cardio-modérateur, augmentation des sécrétions digestives et de la mobilité du tractus gastro-intestinal
• Système sympathique = adrénaline, noradrénaline, dopamine = effets divers et complexes en fonction des récepteurs

Indirecte 

—Action énergétique et vibratoire: agit par la modification du terrain

• apport d'électrons = négativation, donc une action apaisante captation d'électrons = positivation, donc une action tonifiante
  
• apport de protons = acidification du sang donc une action anti-dégénérescente.  

—Activité informationnelle;exogène par olfaction (psyché et mémoire) endogène par réaction neurologique et endocrinienne.  

Choisir la bonne huile essentielle

Il est très important de se sentir à l'aise avec elles pour bénéficier pleinement de leurs vertus et qualités. Aller à la rencontre d'une huile, c'est comme aller à la rencontre d'un ami. Et pour bien débuter cette relation, je vous conseille d'en découvrir une seule à la fois.

Les critères de choix: l'utilisation que l'on veut en faire...

 — En diffusion, pour le parfum en créant une atmosphère relaxante ou stimulante, ou pour purifier une pièce occupée par une personne contagieuse. 

— En application sur la peau, pour un usage cosmétique ou de bien être à travers le massage et les bains aromatiques. 

 — Dans un but thérapeutique. Dans ce cas, une consultation médicale est indispensable, pour poser un diagnostic sérieux. 

Lorsque qu'un traitement aux huiles essentielles ne fonctionne pas, très souvent les huiles ne sont pas en cause. Le problème vient du fait que l'origine et la cause du désordre ont été mal identifiées et le traitement choisi inapproprié.

Une des pistes thérapeutiques est l'approche symptomatique (schématisée) :
"J'ai un bouton sur le nez, j'utilise l'huile essentielle qui va ôter le bouton sur le nez".

Une autre piste est une approche de terrain, plus énergétique et vibratoire :
"Je suis en perte de vitesse, mon corps m'en informe en déclenchant tel symptôme. Plutôt que de lutter contre ce symptôme, je vais remonter mon système immunitaire, travailler sur mes faiblesses et mes peurs, alors il est fort probable que le symptôme disparaisse de lui-même, le message ayant été entendu".
On appliquera l'huile essentielle en petite quantité sur un point d'acupuncture ou sur le trajet d'un méridien, ou sur des endroits clé de diffusion rapide dans l'organisme ou simplement en gardant le flacon dans la poche.

L'approche olfactive :
Travailler uniquement avec l'odeur, une petite goutte d'huile essentielle que l'on dépose sur une bandelette de papier. Les yeux fermés, on laisse monter les sensations, les images et les souvenirs. C'est un remarquable moyen de déprogrammation des blessures émotionnelles.

Une autre approche plus chamanique :
Quelles sont les caractéristiques de cette huile qui entrent en vibration avec les miennes ? De quelle manière est-ce que cette huile m'interpelle ? Qu'a t-elle à me dire ? Qu'est-ce que cela provoque en moi ? De quelle manière est-ce que j'y réponds ?

Toutes ces méthodes sont passionnantes et déclinables à l'infini. Libre à vous de créer votre propre méthode et vos propres rituels.

Je vous attends pour un conseil, pour vous aidez à découvrir celle(s) qui répondra(ont) à vos besoins rééls et cachés!